Taille du pommier : le retour…

Il y a bien­tôt 4 ans, à l’é­poque où j’ai atta­qué sérieu­se­ment le sujet (https://​aar​gl​.fr​.go​.zd​.fr/​b​l​o​g​/​t​a​i​l​l​e​-​t​o​n​-​p​o​m​m​i​er/), j’é­tais sur­tout concer­né par la remise en état de vieux pom­miers négli­gés depuis des années, et je me suis orien­té vers une taille tra­di­tion­nelle (plus ou moins “tri­gemme”), car ce sont les pre­mières infos qu’on trouve quand on débute.
Ci-après, d’autres visions des choses et mes remarques personnelles.

Les alternatives

J’ai consta­té en conti­nuant à vision­ner des tutos qu’il existe des alter­na­tives de toute sorte, par­fois extrêmes : cer­taines, orien­tés per­ma­cul­ture, partent du prin­cipe qu’il ne faut pas tailler du tout, sauf pour virer le bois mort, malade, ou les branches qui frottent (https://​you​tu​.be/​G​V​j​k​I​T​H​3​yaA ou https://​you​tu​.be/​9​A​5​d​5​5​h​W​O6E), d’autres au contraire poussent la taille au maxi­mum, en cou­pant tout les rameaux de l’an­née à 2cm !!! 😲 (https://youtu.be/K‑OX-3M74To)
Une variante de la 1ère est de lais­ser pous­ser les rameaux jus­qu’à ce qu’ils retombent sous leur poids et celui des fruits, de manière à les trans­for­mer en “pom­miers pleu­reurs” (http://​www​.eap​.mcgill​.ca/​C​P​T​F​P​_​1​.​htm) — on peut for­cer le pro­cé­dé en atta­chant des poids ou des câbles aux branches verticales.

Il faut dire que, quelle que soit la méthode choi­sie, la plu­part sont valables pour un pom­mier qu’on a eu jeune et dont on a pu maî­tri­ser l’é­vo­lu­tion.
Chez moi, dif­fé­rents cas de figure coexistent, la plu­part plan­tés il y a plus de cin­quante ans, en par­ti­cu­lier des arbres plan­tés en espa­lier mais dont toutes les branches basses sont mortes et ont été reti­rées depuis long­temps, de telle sorte qu’ils sont qua­si­ment rede­ve­nus des pom­miers de plein vent… mais contre un mur ! 🙄 (cf. pho­to ci-des­sus)
Dans ce cas, j’ai opté pour la méthode “pom­miers pleu­reurs”, en lais­sant les branches du som­met pous­ser jus­qu’à ce qu’elles ploient. L’ex­pé­rience est concluante : pas mal de branches por­tant des fruits, au départ ver­ti­cales, sont désor­mais à por­tée de main, mais ces arbres sont rede­ve­nus un peu trop touf­fus et je vais cer­tai­ne­ment devoir sacri­fier quelques branches lors de la pro­chaine taille d’hi­ver. Autre incon­vé­nient : les branches ne par­tant que d’un côté (puisque je coupe celles qui iraient chez le voi­sin), les arbres s’é­cartent de plus en plus du mur sous le poids des branches et des fruits…

C’est quoi un arbre ?

Ce qu’il me semble impor­tant de rete­nir de toutes les infor­ma­tions que j’ai gla­nées, c’est de bien com­prendre ce qui se passe dans la vie d’un arbre et lors­qu’on le taille : le but de l’arbre n’est pas de faire des fruits mais de gran­dir et faire le plus de bois pos­sible pour maxi­mi­ser la quan­ti­té de feuilles et favo­ri­ser la pho­to­syn­thèse, il va donc volon­tiers pous­ser vers le haut. Dès lors qu’on le taille, il se sent agres­sé et va faire des fruits pour se repro­duire. Le fait d’ar­quer les branches ver­ti­cales ou de les mettre à l’ho­ri­zon­tale (dans le cas des espa­liers, par exemple) va ralen­tir la pro­duc­tion de bois et favo­ri­ser la fruc­ti­fi­ca­tion — à noter que, sur une branche arquée, on ver­ra des rameaux qui auraient été laté­raux (avec moins de vigueur) par­tir à la ver­ti­cale pour prendre le relais de la branche arquée !

Nettoyage

Les années pré­cé­dentes, je me suis atta­qué autant que pos­sible à l’oïdium, soit en enle­vant les feuilles atteintes, soit en trai­tant (mais ça doit être fait en pré­ven­tif). Cette année, m’é­tant aper­çu que fina­le­ment l’oï­dium s’at­taque à de jeunes pousses ter­mi­nales sans conta­mi­ner les feuilles voi­sines, j’ai déci­dé de ne pas m’en occu­per : de toute façon, il n’y a pas de fruits sur ces rameaux et ça n’at­taque pas les fruits. Au moment de la taille en vert, ou si ces branches touchent les voi­sines, j’en­lève les bou­quets malades, mais pas besoin de pas­ser du temps spé­ci­fi­que­ment là-dessus.

Par contre, le car­po­capse est une cala­mi­té. Ici aus­si il faut trai­ter tôt, à une sai­son où il pleut géné­ra­le­ment beau­coup, donc pas évident. 🙁
Cette année, dès la 1ère quin­zaine de mai, j’ai repé­ré des nids (blot­tis entre deux feuilles voi­sines), j’ai donc entre­pris de pas­ser régu­liè­re­ment (tous les 2 ou 3 jours) dans tous les pom­miers pour enle­ver les nids et les feuilles les abri­tant et mas­sa­crer sans pitié ces infâmes che­nilles. Je m’y suis pris un poil trop tard donc qqs pommes étaient déjà per­cées, mais j’en suis venu à bout assez faci­le­ment.
Nous sommes à la mi-juillet et ces pom­miers sont pleins de pommes qui gros­sissent à vue d’œil et plus trace de car­po­capse ! 😍
Ça semble bien par­ti, je croise les doigts.

Pommes, pommes, pommes, poooommes

L’an­née der­nière, les car­po­capses avaient enva­hi presque toutes les pommes avant que j’aie pu réagir ! Résul­tat : qua­si­ment que des pommes pour­ries ou véreuses. 😭
L’a­vis le plus répan­du est qu’il ne faut gar­der qu’une ou deux pomme par bou­quet car mieux vaut peu de gros fruits que plein de petits… Ça me semble judi­cieux, mais la météo a son impor­tance : cette année 2024 étant à la fois très plu­vieuse et avec un été très éloi­gné de la cani­cule des années pré­cé­dentes, on a plein de gros fruits, même en bou­quet de 3 ou 4 ! 😲 On ver­ra si les branches résistent au poids, c’est le plus gros risque…

Pour d’autres vieux pom­miers, à l’op­po­sé du jar­din, c’est une autre his­toire : un Gran­ny Smith qui jadis don­nait jusque 3 caisses de fruits n’en donne plus qu’une quin­zaine au maxi­mum, mal­gré tous mes soins, et un Belle de Bos­koop (la pho­to illus­trant mon pre­mier article) en est réduit à un ou deux… 😭
Ce qui montre que l’âge et l’his­toire de l’arbre comptent aus­si : comme nous, quand ils sont trop vieux, ils vivotent et il ne faut plus en attendre grand chose. 🥴
Si vous vou­lez du ren­de­ment et n’êtes pas atta­chés à vos arbres, il y a l’op­tion de les arra­cher et d’en plan­ter des jeunes, comme je l’ai lu. Ici on va les accom­pa­gner jus­qu’à leur der­nier “sou­pir” et tant pis pour les fruits. 😇

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